Pour aider tes morts à retrouver le salut appelle le Samu.

Je n'en fais pas tout un roman mais juste une petite histoire pour en arriver là :

Au Kenya, quand il y a un mort, ils font appel à moi les villageois.
D'ailleurs là-bas c'est bien connu :
"Vous avez un mort qui n'en finit pas d'être mort, appelez le Samu".

Le Samu c'est moi, Samuel Kanundu, sorcier de mon état.
Avec les morts j'y vais fort je leur donne un nouvel éclat.
Il y en a qui les croquent, moi je les choque, je les électro-choquent,
je les remets sur les starting-blocks.

Tu es poussière et tu retourneras à la poussière,
pas avec moi car je sais faire machine arrière,
les décédés je les déterre, je les dépoussière et
je leur offre une nouvelle carrière.

Je suis le Undo du menu Effacer, le restaurateur
de la corbeille de ton PC, le maître rechanteur
des décédés des CD, le "On l'a r'fait" des trépassés
de la télé et du cinéma, le remetteur en selles
des clamsés du Mont Galibier, le "remonte en voiture Ayrton"
des sortis de la piste, le "Redessine moi un mouton" des
mines cassées du crayon.

Ma famille à moi faisait déjà dans le sorcier
bien avant que Yeshoua finisse sur sa croix.
En Parlant de Yeshoua, à votre avis qui lui a rendu la vie.
Ni Pierre, ni Paul, ni André mais le pépé, Samuel Premier.

Ce jeudi devait donc être jour de fête au village, tout le monde était là.
Il y avait les Balumbas, les Kampalas, les Bibapeloulas et même
Angelina, la Jolie Angelina qui avait ameuté tout le voisinage
car elle était à la recherche d'un enfant en bas âge, pour l'ajouter
à sa collection d'enfants faits sans la bite du Brad.

Mais j'étais un peu fatigué, il faut bien l'avouer.
Il faut dire que ces derniers temps en Afrique, la production de cadavre
c'est du plein temps, l'Ebola et les attentats m'assurent le plein emploi.
Le Boko Haram, il désorganigramme tous les villages africains,
c'est pour l'instant le plus gros fournisseur de larmes, de drames, de viandes froides
au kilogramme, de plats cardiogrammes.

La barque de Caron qui transporte les âmes des défunts est renommée
là-bas le "Boko à rames" car c'est le Boko Haram qui est à la rame pour
naviguer à travers tous ces mélodrames.

J'avais donc énormément de demandes de réabonnements aux services
de la vie et à tous ses programmes que je n'avais même plus assez de temps
pour m'occuper de ma dame.

Je devais ressusciter un privé de la vie depuis 2013 et qui avait été caché
sous un bananier pendant toutes ces années mais trop fatigué, je n'y suis jamais
arrivé, les villageois pas contents de leur avoir fait perdre leur temps ont décidé
de se venger et du Boko Haram me jouer quelques unes de leur gammes.

Je suis donc dans un beau merdier car je ne  peux pas m'auto-ressusciter.
Aah je vous assure, être sorcier dans ces contrées c'est pas compliqué,
c'est pas sorcier mais c'est pas le pied.

Lien vers mon gros coup de fatigue :
http://www.lalibre.be/light/insolite/resurrection-ratee-dans-un-village-kenyan-le-sorcier-etait-trop-fatigue-54aff3183570d587e332dd3c

Source : Lalibre